samedi 14 juin 2014

La guerre de pubs

ARACAJU - Tous les grands publicistes sont prêts à payer le gros prix lors des événements d’envergure, pensons aux publicités du Super Bowl à 3,5 millions de dollars pour chaque 30 secondes.

Voici deux publicités avec lesquelles les grandes marques pensent scorer et vaincre leur adversaire durant la Coupe du monde.



À vous de juger qui a gagné le match entre Adidas et Nike.

Et maintenant, McDonald’s, un autre gros joueur sur le marché de la publicité qui est omniprésent lors du Mondial, que ce soit à la télévision ou dans leurs restaurants.    


Mais on doit avouer que c’est quand même très bien fait comme publicité.

Et une petite dernière que McDo a sortie le lendemain du match d’ouverture entre le Brésil et la Croatie, comme highlights du match c’est difficile à battre!


- Patrick Woodbury


vendredi 13 juin 2014

Que la célébration commence


Photo: Patrick Woodbury
SAO PAULO - À tous les quatre ans, le plus gros événement à sport unique prend place. En 2014 c'est le Brésil qui accueille la crème du foot. Pendant quatre semaines les meilleurs joueurs se disputeront le ballon rond. Les équipes de 32 nations disputeront soixante-quatre matchs pour tenter de remporter cette Coupe du monde, dont le trophée est si difficile à gagner. Seulement huit pays différents y ont réussi en 19 tournois précédents. Le pays hôte, le Brésil, part avec une longueur d'avance, lui qui est invaincu à domicile depuis 1975 et qui trône au sommet avec ses quatre conquêtes.




À la queue leu leu

Photo: Patrick Woodbury
SAO PAULO - Quand les bénévoles décident d’assigner une place aux photographes, l’un après l’autre, à moins de 90 minutes du spectacle d’ouverture, ça ne peut pas bien se terminer quand il y a près de 350 photographes qui attendent leur billet.

En effet, ce fut le chaos lors de l’attribution des places des photographes lors de la première journée.

Plusieurs photographes, dont moi, ont manqué une portion du spectacle en raison de cette distribution broche à foin. Néanmoins, dès que j’ai eu mon billet, j’ai monté les cinq étages à la course pour prendre place cinq petites minutes avant la venue de J-Lo et Pitbull!


Patrick Woodbury


Premier véritable contact avec le Brésil

SAO PAULO - Nous voilà à 90 minutes de notre départ. Nous en profitons pour décompresser un peu après nos premières péripéties de voyage.  Tiens, une idée nous croise l’esprit.  Notre navette pour le stade de São Paulo, c’est bien un aller-retour non? Parce qu’il faut reprendre l’avion nous ce soir. Pourtant, il ne semble pas y avoir d’heure de retour.

Et hop! On retourne voir notre jeune femme souriante au Airport Bus Service pour lui demander si notre billet est un round trip. Bien sûr que non, comprend-on après un exercice exhaustif de gestes pour lui faire comprendre notre dilemme. Bref, il aurait fallu le demander AVANT.  La Brésilienne a seulement acquiescé à notre demande pour l’aller. Évidemment qu’elle n’allait pas prendre les devants et nous suggérer  un billet de retour...  La loi du moindre effort? Manque de rigueur ? Ou du je-m’en-foutisme?

On tente donc de choisir une heure de retour. Rien de dispo avant 21h. Ce qui fait en sorte que nous reviendrons à l’aéroport pour 22h, si la circulation d’après-match est fluide, bien entendu. Cela nous laisserait seulement 30 minutes avant notre vol pour Salvador. Impossible. Faut trouver un plan B, d’ici quelques heures, nous qui ne connaissons rien du réseau de transport en commun local. Chouette!  Grande respiration... On figurera ça plus tard.  Rendons-nous plutôt au stade.

L’autocar de luxe part avec quelques minutes de retard, rempli  de partisans brésiliens, déjà gonflés à bloc pour le premier match de leur équipe nationale.  Comme il en est devenu la pratique commune - et insensée - au fil des ans dans le monde du sport, l’Arena Corinthians, future demeure du club professionnel du même nom après le Mondial, a été construit à l’autre bout de la 417... euh, dans le fin fond du nulle part brésilien plutôt.

Photo: Patrick Woodbury
L’idée est d’ériger un stade d’une grande envergure dans un quartier défavorisé pour rehausser l’activité économique du coin. Le concept a d’ailleurs eu un succès monstre dans le quartier quand même un peu plus huppé de Kanata, hein? Toussote, toussote.

Après avoir emprunté une artère importante, l’autobus a sillonné des plus petites rues où nous avons pu voir le «vrai» Brésil, diront certains.  Maisons délabrées, graffitis, et jeunes et adultes vivant avec le strict minimum ont défilé devant nous yeux. Pas forcément des bidonvilles comme ceux que j’avais visités au Mondial de l’Afrique du Sud en 2010, mais pas loin. Des surfaces de jeu - qu’on ne peut appeler de véritables terrains de soccer - pullulent aussi. Souvent, ils sont bordés de débris ou de déchets  tandis que les jeunes jouent allègrement avec un semblant de ballon, confectionné avec des matières recyclées.  Au bout du compte, il s’agissait peut-être d’une favela, l’équivalent des ghettos sud-africains. Je ne sais pas. Mais certes un quartier qui a vu de meilleurs jours.

Photo: Patrick Woodbury

Et quand on voit ce nouveau stade de plusieurs centaines de millions de dollars se dresser devant nous, on comprend mieux pourquoi des milliers de Brésiliens ont pris la rue dans la dernière année pour dénoncer les quelque 11 milliards $ dépensés par le gouvernement brésilien aux dépens d’une meilleure éducation et un meilleur système de santé, tant souhaités par les habitants du pays, quand même classé dans le top-10 mondial au chapitre de l’activité économique.

Cette bipolarité bien réelle choque.  Carton rouge au gouvernement brésilien?

- Jean-François Dugas


Dans la jungle

SAO PAULO - Douanes franchies sans pépin, l’heure est finalement arrivée de partir à la rencontre de la plus grande ville du Brésil, voire des Amériques.  La grande région métropolitaine de São Paulo est habitée par 21 millions d’habitants. Cela la classe au neuvième range de toutes les villes au monde en matière de démographie.  Une vraie jungle, quoi.

Premier objectif: il faut trouver le moyen le plus efficace pour se rendre au Arena Corinthians, stade qui accueille le premier match de ce Mondial dans environ neuf heures, soit à 17h heure locale. Nous n’avons pas de temps à perdre dans le métro ni les autobus de ville, car il faut également récupérer notre accréditation - quelque part  près du stade - pour ensuite s’installer pour le match, sans oublier que la cérémonie d’ouverture entame le bal à 15h. Tout ça en trimbalant nos valises aussi.  Car il faut savoir que nous reprenions un avion  le soir même, à 22h35, pour nous rendre à Salvador, notre prochaine destination.

Photo: Patrick Woodbury
Déjà à notre arrivée en sol brésilien, une forte présence des forces de l'ordre assurait notre sécurité. Pendant le Mondial, 170 000 policiers municipaux, militaires et du secteur privé feront de même pour les millions de touristes attendus.




Oui oui, nous savons. Beaucoup de vas et vient au cours des premiers jours de notre voyage.

Mais pour des mordus du foot, il était impossible de manquer le match d’ouverture opposant le Brésil à la Croatie.  Impossible aussi de manquer le match retour de la finale de 2010 entre L’Espagne et les Pays-Bas le lendemain à Salvador, à quelque 1500 km de notre point de départ... Bref, un must.

Avant ce match cependant, il fallait figurer nos déplacements à São Paulo. Après tout, le chaos total allait nous attendre dans cette jungle urbaine, avait-on lu au préalable. Certains médias avaient notamment dénoncé la piètre qualité des aéroports.  Même le plus grand joueur de l’Histoire du foot et l’ambassadeur de la Coupe du monde, le Brésilien Pelé, avait manifesté de vives inquiétudes deux mois avant le premier coup de sifflet. «C’est honteux. Le Brésil a eu sept ans pour se préparer et les aéroports sont toujours en construction. Voilà pourquoi je suis inquiet», avait-il déclaré.

Eh bien non. Outre la longue lignée aux douanes, le bordel anticipé n’a pas eu lieu. Anyway, je doute que Pelé - avec tout le respect que j’ai pour lui - emprunte le même chemin que le commun des mortels lorsqu’il passe par l’Aéroport international de Guarulhos... Donc, aucun chaos, reste toutefois qu’il fallait se rendre au stade comme je mentionnais ci-dessus.

Ayant lu quelque part au préalable que le Brésil fournirait des navettes entre l’aéroport et les stades, nous avons décidé de choisir ce mode de transport pour se rendre à bon port, sans maux de tête.  Fallait bien apprivoiser São Paulo en douceur. À notre sortie de l’aéroport, nous apercevons le Airport Bus Service. Puisque ce nom est en anglais, forcément, il s’agit de la bonne place. Allons voir...

Au comptoir, une jeune femme nous accueille avec un sourire... et pas un mot en anglais. Elle ne s’exprime qu’en portugais. Grâce à des gestes et un simili portugais parlé, nous arrivons à lui faire comprendre que nous sommes des journalistes et que nous cherchons la navette pour nous rendre au stade.

Elle hoche la tête. Nous sommes à la bonne place.

«36,50 Real por favor.»

Ah bon, la navette exclusive entre l’aéroport et le stade, instaurée par le gouvernement à l’occasion du Mondial,  coûte environ 18$ C. Ce n’est pas gratuit? Ah bon. Sauf qu’on apprend que le trajet dure une heure.  L’Arena Corinthians est situé à l’extérieur du centre-ville. Une autre Place TD comme à Kanata où les équipes professionnelles oeuvrent loin de la civilisation.

Photo: Patrick Woodbury
Étant donné la longueur du trajet, notre fatigue accumulée et le désir de se rendre le plus rapidement possible à destination, nous décidons de prendre la navette. Départ à 10h. C’est le tout premier trajet offert en cette Coupe du monde. Parfait. On devrait arriver vers 11h. Bref, amplement à temps pour le spectacle d’ouverture à 15h.  Il faut simplement cueillir notre accréditation.

What could go wrong...

-Jean-François Dugas